L’observation systématique du vignoble est l’une des clés de la lutte contre les dépérissements. Elle doit rythmer le cycle végétatif pour repérer les symptômes de maladies du bois, viroses et flavescence dorée. Le repos végétatif est mis à profit pour prendre les décisions sur le renouvellement de son vignoble.
Esca, eutypiose et Black Dead Arm (BDA) sont les maladies du bois les plus répandues dans les vignobles. Tous les cépages ne présentent pas les mêmes sensibilités.
Esca
Les symptômes de l’esca se présentent sous deux formes dans le vignoble :
- La forme apoplectique, touche des ceps isolément durant l'été et qui peut alors se confondre avec d'autres maladies comme le BDA, le dessèchement dû à l'eutypiose ou à d'autres problèmes physiologiques.
- La forme lente, caractérisée par une marbrure des feuilles, apparaît au cours des étés doux et pluvieux. On note alors l'apparition de petites taches d'apparence laiteuse sur les feuilles, qui s'agrandissent puis fusionnent pour former de grandes plages allant jusqu'à la teinte feuille morte. Sur les fruits, les symptômes se traduisent soit par un retard dans la maturation, soit par un flétrissement.
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Eutypiose
Les symptômes de l'eutypiose se caractérisent par un rabougrissement des rameaux. Les pousses issues d’un bras infecté présentent des entre-noeuds courts et réguliers. Les feuilles sont plus petites que la normale, chlorotiques, crispées, parfois déchiquetées. Les inflorescences se dessèchent parfois avant la floraison et donnent des grappes constituées de petites baies. Au cours de l’été, les rameaux nanifiés peuvent se dessécher. Au niveau du cep, il est possible d’observer des zones bosselées noirâtres. Dans le bois, l'eutypiose se caractérise par une nécrose de couleur brune et de consistance dure située en position sectorielle. Cette nécrose présente également des rayures plus foncées que celles celle du BDA.
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BDA (Black Dead Arm)
Les symptômes foliaires du BDA peuvent être confondus avec ceux de l’esca. Pour les cépages noirs, les taches s’agrandissent et fusionnent pour donner de plus grandes plages rougeâtres, laissant une bande verte le long des nervures principales. Ces zones prennent ensuite une teinte « feuille morte ». Dans la forme sévère de la maladie, on note une défoliation des rameaux et des entre-cœurs. De nouveaux rameaux se forment à partir des bourgeons situés à la base des rameaux desséchés. Souvent, un nouveau feuillage se développe.
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Parmi la soixantaine de virus qui peuvent toucher la vigne, le court-noué et l’enroulement sont les plus graves. Leur détection n’est pas simple car les symptômes peuvent être confondus avec des carences ou d’autres affections de la vigne.
Le court-noué
Le virus du court-noué est transmis par des nématodes. Les feuilles jaunissent, les souches sont rabougries et les entre-nœuds des rameaux sont raccourcis.
Pour lutter contre le court-noué, il faut s'assurer de planter du matériel végétal sain. Une fois la vigne en place, il faut jouer sur le repos du sol ou sur la plantation de plantes à effet nématicide afin de réduire la population de nématodes dans les sols. La prémunition actuellement testée dans le projet Vaccivine constitue une nouvelle technique de lutte.
L'enroulement
Le symptôme le plus caractéristique de la maladie est l'enroulement des feuilles et ce symptôme est particulièrement visible à l'automne. Les feuilles sont décolorées, en jaune sur les cépages blancs et en rouge sur les cépages noirs, mais seules les nervures restent vertes. Cette virose est transmise au printemps par des cochenilles qui transmettent le virus de plante à plante.
Les moyens de lutte contre l'enroulement reposent sur l'utilisation de plants sains et sur l'arrachage systématique des pieds symptomatiques pour éviter la propagation du virus.
Pour en savoir plus
consultez la fiche sur les symptômes des viroses.
Si vous souhaitez vous former plus spécifiquement à la détection des viroses, une formation réalisée par l'IFV est disponible en e-learning. Cliquez-ici pour débuter votre formation.
La flavescence dorée
La flavescence dorée est une maladie de la vigne à caractère hautement épidémique. Son vecteur, la cicadelle est inféodée à la vigne. Le diagnostic de la flavescence dorée est fondé sur 3 points clés, observés à la fin de l'été :
- la décoloration des feuilles (en jaune pour les cépages blancs et en rouge pour les cépages noirs)
- le port retombant du cep
- l'aoûtement partiel ou imparfait des bois
La lutte contre la flavescence dorée repose sur le triptyque :
- utilisation de plants certifiés dans les nouvelles plantations (traitement à l’eau chaude),
- prospection du vignoble pour identifier les ceps atteints,
- et destruction systématique des ceps touchés.
Ce dispositif de lutte est complété par un ou plusieurs traitements chimiques dans les zones à périmètre de lutte obligatoire.
Seule l'observation et la surveillance permettront de contenir la propagation de la flavescence dorée. Chacun a son rôle à jouer en termes de contrôles et de reconnaissance des symptômes.
Pour en savoir plus,
Consulter les fiches du Winetwork sur les bonnes pratiques de détection de la maladie ou sur la gestion de la flavescence dorée.
L’hiver est la période du repos végétatif. Pour le vigneron, c’est le moment idéal pour faire le tour des parcelles et dresser un bilan des pieds improductifs.
Le repérage des pieds improductifs est un travail essentiel dans le contexte de dépérissement du vignoble. C’est ce qui permet au vigneron de suivre et d’améliorer la longévité des parcelles. L’entreplantation (ou complantation) et le recépage font partie des techniques que le vigneron peut mettre en place, tout comme le curetage ou le regreffage.
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De nombreux outils sont développés pour faciliter la prise de décision, comme en Bourgogne .
Il est nécessaire de situer son exploitation par rapport aux dépérissements. Cet outil d'auto-diagnostic développé par le Plan peut vous y aider.