Etude Préliminaire - le dépérissement, de multiples causes
Pour élaborer le Plan National Dépérissement du Vignoble, FranceAgriMer et le CNIV ont lancé un appel d’offres public. Il a été remporté par le BIPE, cabinet de prospective économique et conseil stratégique. De février à juillet 2015, le BIPE a dressé un inventaire critique des connaissances fondamentales et appliquées, en lien avec les dépérissements de la vigne. Le cabinet a aussi posé un diagnostic socio-économique et identifié des pistes d'action à explorer. En juillet 2015, ces travaux ont été rendus publics dans le cadre d'un séminaire, rassemblant plus de 200 participants, professionnels de la viticulture mais aussi représentants de la recherche et de l'administration. De septembre à décembre 2015, le BIPE a ensuite accompagné la filière pour formuler un programme d’actions à court et moyen termes, y compris un programme de recherche.
Le BIPE a mobilisé une méthode de prospective pour mettre en évidence les liens entre les nombreux facteurs (plus de 70 pris en compte) du système viticole jouant sur le cep de vigne (méthode de matrice Micmac). L’analyse matricielle a ainsi permis de dégager une vision d’ensemble : le rendement et la longévité sont en liaison forte sur les plans agronomique et économique et sont prioritairement liés au matériel végétal, aux maladies, aux pratiques culturales et aux stratégies de valorisation, sous contraintes des normes et réglementations. Ce sont donc les éléments-clés pour comprendre et lutter contre les dépérissements. L’analyse a ensuite été complétée par des entretiens auprès des professionnels dans les principales régions viticoles et le recueil de données statistiques, afin d’identifier les enjeux, les points de fragilité de la situation actuelle et surtout imaginer des leviers d’actions. C’est la lecture stratégique.
Quelques résultats de l’étude
Lutter efficacement contre les dépérissements, c’est considérer l’ensemble des facteurs qui agissent sur la plante : la pression parasitaire, le climat, les pratiques viticoles, l’organisation de l’exploitation, les contraintes collectives…
La problématique est complexe et ne peut être abordée sous le seul angle de la connaissance scientifique. Les dépérissements sont généralisés : 75 % de la surface viticole française est plantée de cépages considérés comme sensibles, mais ils concernent également l’ensemble des vignobles européens.
Le bilan des connaissances scientifiques révèle que le rôle des pathogènes est assez bien connu. On connaît moins les effets de la parcelle ou du sol et encore moins l’impact du climat, de la physiologie de la plante greffée ou les effets induits par les normes des cahiers de charges...
Le rapport relève enfin que les connaissances sont plus développées sur ce qui joue négativement sur le rendement que sur les facteurs affectant la longévité.