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L’ozone en pépinière viticole
Pour réduire les populations de champignons qui peuvent se propager en pépinière, l’eau ozonée pourrait être une solution. Un projet est actuellement mené en région Occitanie associant plusieurs partenaires dont l’école d’ingénieurs de PURPAN, le laboratoire de Génie Chimique, l’IFV Sud-Ouest et les pépinières Daydé. Objectif : utiliser l’ozone pour réduire les contaminations et limiter l’emploi de traitements phytosanitaires en production de plants.
L’ozone est un agent oxydatif puissant. L’eau ozonée possède en effet un pouvoir oxydant deux fois plus puissant que l’eau oxygénée, et trouve des applications en agriculture et agroalimentaire, pour détruire certains microorganismes. En viticulture, de très rares ozoneurs, comme ceux de la société AgriOzein (USA), sont utilisés pour leur intérêt fongicide. Henri Schoepfer, viticulteur alsacien, a acheté un ozoneur AgriOzein, ce qui lui a permis de réduire ses doses de phyto dans ses essais au vignoble, explique Alban Jacques, enseignant chercheur à l’école d’ingénieurs de PURPAN « Nous suivons ce viticulteur dans ses travaux, pour voir comment l’ozone pourrait apporter des réponses pour une viticulture durable. Nous souhaiterions d’ailleurs monter un projet sur l’intérêt de l’eau ozonée appliquée au vignoble, afin de lever notamment certains freins techniques pour optimiser les effets observés au laboratoire Mais ces travaux coûtent cher, et nous n’avons pas encore trouvé les finances. »
Effet fongicide de l’eau ozonée
L’emploi de l’ozone pourrait se faire une place plus rapidement chez les pépiniéristes, avec un intérêt dans la lutte contre les champignons associés aux maladies du bois, estime Alban Jacques. En 2015, la thèse de Romain Pierron a permis de valider l’intérêt de traitements à l’eau ozonée contre les agents pathogènes associés à l’Esca. "In Vitro, nous avons vu que l’eau ozonée avait un effet fongicide sur Phaeoacremonium aleophilum, en éradiquant complètement les spores vivantes", explique Alban Jacques, directeur de thèse de Romain Pierron. Ensuite, des traitements In Vivo d’eau ozonée sur des plaies de taille ont conduit à une réduction de 50 % de la croissance de P. aleophilum à 9 semaines. »
Un projet de recherche en cours dans le Sud-Ouest
Fort de ces résultats, un projet région Occitanie associant laboratoires et entreprises a vu le jour fin 2015 - début 2016, pour une durée de 3 ans. Assez confidentiel, ce projet est en parti présenté par Alban Jacques : « L’objectif serait d’employer de l’eau ozonée dans un process de fabrication de plants de vigne chez un pépiniériste, pour limiter les contaminations. Cela permettrait également de réduire l’utilisation de phyto utilisés habituellement dans cette production. » Parmi les partenaires du projet : les pépinières Daydé basées à Montans, à côté de Gaillac, l’école d’ingénieurs de PURPAN, l’IFV Sud-Ouest apportant une expertise méthodologique ainsi que le laboratoire LGC développeur de procédés d’ozonation. Un chercheur postdoc travaille déjà sur ce projet. Une première série de plants a été testée début 2016, avec des résultats prometteurs, juge le chercheur. Les conclusions devraient être remises en 2018.