Collecter et traiter les données d’observation du vignoble
L’agriculture montre un intérêt grandissant pour la collecte et le traitement de données la concernant : agriculture de précision, drones et indice de végétation, prédiction de rendement, capteurs et matériel connecté etc.
La viticulture n’est pas en reste et génère de plus en plus de données numériques. Du simple suivi de la phénologie des cépages à l'agrégation de données économiques ou sanitaire, chaque région viticole dispose de multiples dispositifs (publics ou privés) d‘observation de son activité. Mettre en réseau ces différents observatoires et s’en servir collectivement permettra de renforcer la capacité de la filière à suivre ses dynamiques économiques, sanitaires, techniques etc. et à identifier plus rapidement les leviers d’action possibles. Dans la durée la collecte et le traitement de données en grand nombre et en grande quantité va permettre d’affiner le travail et les décisions, de la vigne à la commercialisation : obtention de nouveaux indicateurs, modèles et outils d’aide à la décision plus précis et fiables.
Alors que chacun s'attache à collecter et à conserver des données, les données prennent plus de valeur par le partage et l'interconnexion ("1+1=3"). Une vue d’ensemble et la corrélation d’observations permettent d’en savoir plus sur le système étudié. Le partage des données par les différents acteurs de la filière est un prérequis à la création de dispositif d’observatoires ou de gestion du vignoble. A l’échelle nationale, nous n’en sommes encore qu’aux prémices.
A Bordeaux, le CIVB expérimente depuis le mois d'avril un outil collaboratif de mise en place de la confusion sexuelle. Les viticulteurs sont amenés à déclarer leurs parcelles en confusion sexuelle ou celles sur lesquelles ils veulent mettre en place ce moyen de lutte contre les tordeuses de la grappe. Géolocalisées, ces informations sont importées et traitées sur une plateforme d’observation. L’intérêt est partagé, viticulteurs et distributeurs ont ainsi les moyens de se fédérer pour la mise en place de la lutte sur des îlots de plusieurs hectares.
Cet exemple est une pierre à l’édifice que la filière viticole projette de construire dans le cadre du Plan Dépérissement (Ambition 3) mais aussi pour la réduction des pesticides, ou pour faire face au changement et aux aléas climatiques.
Plusieurs défis sont à relever, parmi lesquels la standardisation de l’information, l’interopérabilité des systèmes, l’appropriation par les acteurs de terrain et l’implication de toutes les partes prenantes (Etat, ODG etc.). Un groupe de travail national, regroupant plusieurs bassins viticoles pilotes, va être mis en place dans les semaines qui viennent autour du projet d’Observatoire du vignoble.
Photos ©CIVA ©CIVB/GIP ATGeRi
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