Coupré : élaboration d'une méthodologie d'estimation de la prévalence et de la nuisibilité du court-noué
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Le projet de recherche COUPRE a pour objectif de fournir une méthodologie transférable aux acteurs de terrain afin d’estimer la prévalence et la nuisibilité du court-noué dans le vignoble français.
Le premier volet du projet vise à mettre au point et à tester un protocole alpha dans trois régions ; Champagne, Côtes du Rhône et Bordelais. Ce premier protocole permettra de tester la faisabilité au terrain et de recueillir des informations qui seront retraitées afin d’affiner un protocole définitif. Le défi à relever est de trouver une méthodologie simple et rapide pour être transférable, et abordable (impossibilité de faire des tests ELISA en prospection) pour assurer sa mise en application dans les autres vignobles français. Le but est d'obtenir une méthode objective de quantification de cette maladie virale dans le vignoble français et permettant de suivre son évolution.
Un réseau de 60 parcelles est prévu dans une zone réduite de chacun des 3 vignobles soit 180 parcelles prospectées. Les parcelles du réseau sont choisies en fonction du cépage, de l’année de plantation et de l’âge du vignoble car ces facteurs sont connus comme influençant fortement l’expression de la maladie. La prospection se fera sur la base de l’observation de symptômes. Trois types de symptômes visuels du court-noué ont été retenus :
- l’expression de panachure au niveau des feuilles,
- le rabougrissement de la végétation
- et les déformations foliaires.
Chacun de ces trois symptômes sera noté sur une échelle de 1 à 3 pour prendre en compte la gravité de l’expression sur les ceps suivis. La meilleure méthode d’échantillonnage des ceps à noter au sein des parcelles du réseau, est en cours de sélection en réalisant des milliers de simulations d’échantillonnage pour des parcelles avec des niveaux de prévalence variés.
Un sous-échantillon de parcelles servira à la mesure de la nuisibilité quantitative. Le statut sanitaire des ceps sur lesquels ces mesures de rendement seront faites, sera confirmé par des tests immunologiques (Tests ELISA). En fin de première année, les taux d'erreur associés à la présence ou absence de court-noué dans une région donnée seront calculés en fonction des différents critères de sélection retenus.
En parallèle, un système de diagnostic mobile est en cours de développement. Ce système permet de détecter les deux principaux virus du court-noué (GFLV/ArMV) dans des échantillons de vignes infectées, en moins d’une heure et avec une sensibilité proche de la technique ELISA. Cette nouvelle méthode repose sur la capture du virus à l’aide de billes magnétiques et sa détection par une mesure électrochimique. Les premiers tests ont été réalisés sur 75 échantillons de vigne issus de deux parcelles de Champagne. Les analyses effectuées au laboratoire ont permis de valider ce système de détection. De nouvelles analyses seront réalisées directement au vignoble et le système va être amélioré pour simplifier son utilisation, miniaturiser le dispositif et augmenter sa fiabilité.