Dépérissement du vignoble, état des lieux en Beaujolais

Dépérissement du vignoble, état des lieux en Beaujolais
8 avril 2019

Dépérissement du vignoble, état des lieux en Beaujolais

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Baisse anormale des rendements, longévité réduite et mortalité des ceps, chaque année, une part de la production viticole française est manquante à cause des dépérissements qui affectent l’ensemble des régions. Les dépérissements proviennent en partie des maladies qui touchent le bois de la vigne (esca, black dead arm, eutypiose) et affectent les ceps en mettant hors d’usage les vaisseaux qui transportent la sève. Mais ils ne se limitent pas à elles. Plusieurs autres problèmes de dépérissement ont été identifiés : les viroses, la flavescence dorée, la compatibilité porte-greffe/greffon.

A l’échelle du Beaujolais, la SICAREX Beaujolais et l’IFV participent à l’acquisition de connaissances pour la lutte contre les dépérissements à travers des réseaux d’observations et des expérimentations. Ils assurent, en collaboration avec la chambre d’agriculture du Rhône, les observations des symptômes de dépérissement dans le Rhône pour le Gamay.

En 2018, sur 21 parcelles suivies avec la Chambre d'agriculture du Rhône, il a été observé 6,6% de ceps morts ou manquants et 77% de ceps exempts de contamination (viroses, maladies du bois...). Le graphique ci-après illustre l'évolution du nombre de ceps productifs depuis 2003. En fonction des années, et à l'échelle du Beaujolais, 10 à 15% des ceps sont improductifs ou sont altérés par des symptômes du dépérissement.

La région du Beaujolais est particulièrement touchée par les viroses comme le montrent les résultats acquis entre 2003 et 2008 lors de la prospection du conservatoire du Gamay. En effet, sur les vieilles parcelles non clonales, il a été montré que 73% des pieds sont atteints d'enroulement de type 1 ou 3, même si les parcelles ne représentent pas complétement l'état du vignoble.

Lors de la prospection du conservatoire du Gamay, le Beaujolais était la région la plus touchée après la Région du Roannais Forez et loin devant la Touraine ou le Val d'Aoste en Italie.

Pour lutter contre les dépérissements, différents essais et initiatives sont menés de front :

  • Un suivi annuel des essais modes de conduite (taille, densité de plantation, aménagement de coteaux) est réalisé (pour certain depuis plus de 20 ans) afin de déceler et mettre en évidence d’éventuelle résilience ou aggravation des symptômes de telle ou telle conduite.
  •  Sur un de ces essais, une étude sur les réserves contenues dans les ceps (sarment, bras, tronc, porte-greffe, racines) d’un groupe de ceps asymptomatiques (n’ayant jamais exprimés) et un groupe présentant des symptômes a été réalisée. Le poids, la teneur en réserves, les nécroses dans chaque partie des ceps et des analyses sur les champignons présents ont été réalisées ou sont en cours.
  • Un essai de regreffage de pieds symptomatiques été mis en place à Cogny pour évaluer l’intérêt de la technique sur la longévité des ceps.
  • Un essai de taille non mutilante sur Chardonnay, à partir de la plantation (Liergues) est implanté depuis 2014.  

Par ailleurs, la Chambre d'agriculture du Rhône organise des formations pour tous les viticulteurs, afin d'initier un changement des pratiques par des tailles non mutilantes ou l'apprentissage du regreffage. Ce nouveau numéro du webzine vous présente les initiatives en Beaujolais dans la lutte contre les dépérissements.

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