Physiopath : le dépérissement traqué dans les vaisseaux de la vigne
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Le projet Physiopath étudie de façon pluridisciplinaire les impacts des pathogènes et du stress hydrique sur les vaisseaux de la vigne. L’objectif à terme : définir des seuils à partir desquels ces contraintes entraînent les ceps vers le dépérissement.
Quels processus physiologiques sont impliqués lorsqu'un cep extériorise des symptômes foliaires, des dessèchements pouvant conduire à sa mort ? C’est ce que recherche les équipes du programme Physiopath à l’Inrae de Bordeaux avec leurs partenaires de l’Inra de Montpellier et de Pech Rouge.
L’originalité de ces recherches est de prendre en compte à la fois les stress abiotiques (par exemple la sécheresse) et les stress biotiques (ici les maladies du bois).
Environ 25 personnes sont impliquées dans le projet et ont entrepris en 2018 les premières expérimentations. Le projet a débuté par l’étude du lien entre les propriétés de l’appareil vasculaire de la plante (le nombre, la taille des vaisseaux conducteurs de sève) et la résistance à la sécheresse ou aux champignons responsables des maladies du bois de la vigne. Le diamètre des vaisseaux, étudié par imagerie, semble impacter leur résistance à la propagation du champignon mais aussi à l'embolie.
La seconde question posée par le projet est celle de la vulnérabilité de la vigne face à des stress multiples. Une sécheresse aurait-elle tendance à favoriser ou à freiner l'expression des symptômes des maladies du bois ? Quels sont les mécanismes physiologiques impliqués dans le dépérissement ? Pour cela, un dispositif en serre a été installé à l'Inra de Bordeaux afin de contrôler finement, sur des ceps prélevés au vignoble, l'état hydrique et la transpiration des ceps de vigne. Certains ceps ont été amenés jusqu'au Synchrotron SOLEIL en région parisienne afin d'observer la fonctionnalité des vaisseaux des nervures des feuilles, des pétioles et des tiges. Chez les ceps présentant des symptômes, un grand nombre de vaisseaux ne sont pas fonctionnels. Les recherches vont se poursuivre pour déterminer les causes et les mécanismes ayant conduit à ce dysfonctionnement hydraulique. Un travail important d'analyse d'images est ainsi en cours avant de nouvelles expérimentations en 2019.
Dernière étape : déterminer des seuils de contraintes entraînant le dépérissement au vignoble. Deux parcelles d'essais sont conduites au Château Couhins à Bordeaux et au Domaine de Pech Rouge près de Narbonne. Le potentiel hydrique est mesuré en continu sur plusieurs ceps, de même que la croissance radiale des bras. Sur les ceps symptomatiques et asymptomatiques, les premières mesures révèlent des profils parfois très différents. Ces observations seront poursuivies lors des prochaines campagnes et complétés par d'autres analyses afin de révéler les processus sous-jacents.
Rédaction : CD, IA, HM
Photos : IFV
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