Dépérissement et sciences participatives
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L’innovation ne se diffuse pas toute seule ! Le dépérissement de la vigne est un problème complexe, qui laisse les vignerons face à une impasse et nécessite des innovations de rupture pour le résoudre. Or l’innovation ne consiste pas seulement à produire de nouvelles connaissances ou de nouvelles techniques. C’est bien un processus sociotechnique, comme l’ont montré les sciences sociales depuis une trentaine d’années. Les sciences de la conception peuvent donc aider à formaliser l’innovation. Comme l’a expliqué Jean-Marc Meynard de l’Inrae Grignon au séminaire de Beaune, on sait désormais que l’innovation n’est pas un processus linéaire, qui irait directement d’une idée à sa mise en pratique. C’est en fait, un processus tourbillonnaire, qui nécessite de nombreux allers-retours entre la conception, le développement et la production.
La conception innovante
Dans le cas du dépérissement, il est nécessaire de concevoir des systèmes de production innovants : les attentes finales ne sont pas totalement connues. Au fur et à mesure de l’avancée des travaux, on va s’apercevoir qu’il va falloir produire de nouvelles connaissances et qu’il faudra s’adjoindre de nouvelles compétences. Le raisonnement de la fertilisation azotée, en grandes cultures, est une bonne illustration de la manière dont peut se dérouler un processus de conception innovante. Depuis la méthode des bilans, jusqu’à la mise au point de logiciels dynamiques permettant de gérer l’azote et le fractionnement des apports, il y a eu plusieurs allers-retours entre la recherche et le terrain, sur plusieurs décennies. Le smartphone, les Amap sont aussi des exemples de conception innovante réussie.
Ateliers ou traque aux innovations
Une des méthodes pour organiser la conception innovante consiste à organiser des ateliers participatifs . Ces ateliers sont des moments où un groupe de personnes motivées, aux compétences et aux savoirs variés, explorent ensemble de nouvelles manières de produire, avec l’aide d’un animateur. L’objectif est de définir collectivement un prototype (de système de culture, d’outil d’aide à la décision, etc.). C’est la co-conception, une hybridation entre les savoirs scientifiques et les savoirs de terrain.
La « traque aux innovations » est une autre méthode possible pour
- repérer des producteurs innovants y compris ceux qui n’appartiennent pas aux cercles techniques habituels,
- caractériser leurs innovations, afin qu’elles servent de sources d’inspiration pour les autres producteurs ou de pistes de recherche ou d’expérimentation.
Pour en savoir plus sur les sciences participatives, vous pouvez consulter
- la vidéo de Marianne Cerf, sociologue de l'Inrae Grignon diffusée pendant le séminaire de Beaune
- la présentation de Jean-Marc Meynard (Inrae Grignon)