Les réseaux MIVigne, une expérience enrichissante et stimulante
Julie Mazeau, conseillère viticole à la chambre d'agriculture du Var depuis 8 ans, a accepté de répondre à nos questions et nous décrit son travail en lien avec le Plan dépérissement.
Les dépérissements sont-ils un sujet de préoccupation dans votre région ?
Oui, en effet, nous sommes très souvent interrogés par des viticulteurs inquiets pour leur rendement ou la longévité de leurs parcelles. Des questions liées au dépérissement se posent pour tous types d'exploitations, des plus petites aux plus grandes, de vignerons coopérateurs ou indépendants. Chez nous la préoccupation majeure est liée aux maladies du bois. Les viroses comme le court-noué nous interrogent également beaucoup. Nous sommes très vigilants et prudents face à la Flavescence Dorée. Suite à la découverte de quelques foyers en 2014 et 2018, des prospections sont toujours en cours, et certains prélèvements sont partis à l'analyse. Nous attendons les résultats prochainement.
Vous animez un groupe MIVigne avec une quinzaine de viticulteurs du Var. Que vous a apporté cette expérience ?
Pendant trois ans, nous nous sommes réunis très régulièrement avec des viticulteurs du Var pour réfléchir ensemble à la gestion des dépérissements sur les exploitations. Cette expérience était vraiment très enrichissante. Notre groupe était composé de viticulteurs mais également d'un technicien et d'un pépiniériste. Très souvent, nous avons pu échanger nos points de vue. Le partage d'expérience nous a tous fait progresser dans nos métiers respectifs. Tout d'abord, nous nous sommes tous améliorés sur le plan technique, avec des réunions d'information sur la taille en respect des flux de sève, le greffage en place ou la détection des maladies du bois. L'aventure est également humaine ! C'est toujours très riche de trouver des réponses ensemble. A titre plus personnel, j'ai également bénéficié des formations organisées pour les conseillers sur le bassin Rhône Provence. Cela m'a permis d'apprendre de nouvelles techniques d'animation de groupe. C'est un réel plus désormais pour travailler sur toutes les problématiques complexes.
Comment envisagez-vous de continuer à travailler sur les dépérissements ?
J'ai eu la chance de participer l'an passé au Forum MIVigne Rhône Provence, cette journée technique qui a rassemblé, viticulteurs, techniciens et chercheurs était particulièrement passionnante. Je me souviens notamment de l'intervention d'Olivier Lemaire sur l'identification du court-noué. Désormais, le PNDV Tour est en pleine préparation. Nous accueillerons un événement à l'automne 2021. Ce sera pour tout le groupe et pour les viticulteurs que j'accompagne l'occasion de poser leurs questions à des chercheurs. Une belle journée en perspective !
Crédits Photo : Chambre d'agriculture du Var, José Nicolas, Hervé Fabre