La prémunition des vignes contre le court-noué

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La prémunition des vignes contre le court-noué

Le projet VACCIVINE vise à développer une stratégie de résistance au vignoble contre ce virus, fondée sur le principe de prémunition. Cette méthode de biocontrôle s’apparente à la vaccination par le déclenchement de réaction de défense de la plante, grâce à l’inoculation d’un variant du virus sélectionné pour sa faible pathogénicité. 

Quatre parcelles de prémunition pilotes et une vingtaine de parcelles « court-noué » sont suivies dans le cadre du projet depuis quatre années. À ce jour, des centaines d’échantillons ont été collectés et analysés à l’aide des nouvelles techniques de séquençage à haut-débit (HTS).

VACCIVINE est basé sur un réseau de parcelles fortement atteintes par le court-noué au vignoble, à partir desquelles des données agronomiques, sérologiques et moléculaires sont collectées. De nombreux échantillons de vignes présentant peu ou beaucoup de symptômes sont récupérés dans ces différentes parcelles pour être étudiés

(1) . L’objectif est de mieux connaitre et caractériser la diversité génétique du GFLV au sein de ces différentes vignes. Ceci est maintenant possible grâce aux nouvelles techniques de séquençage à haut-débit ou HTS pour –High throughput Sequencing – qui permettent de détecter et d’identifier rapidement, sans a priori et de façon exhaustive, les génomes complets de différents virus (2).

Les variants du GFLV sont sélectionnés pour la prémunition d’après plusieurs critères : ils produisent de faibles symptômes, ils sont adaptés à différents terroirs, ils ont des caractéristiques génétiques intéressantes. Ces variants sont ensuite isolés par passages sur hôtes herbacés (3) puis inoculés à la vigne grâce à une technique de greffage hétérologue, entre une herbacée, infectée mécaniquement par le GFLV choisi et une vigne saine (4). Le matériel est ensuite multiplié en serre (5). Ce protocole de production contrôlé des vignes prémunies sera labellisé et combiné à des analyses HTS (6) , qui permettront de garantir et certifier la présence du variant de GFLV protecteur dans les pieds avant leur implantation au vignoble dans les parcelles éligibles à la prémunition (7).
 

Des premiers variants du GFLV hypo-agressifs ont été sélectionnés

Lors des prospections en zones fortement « court-nouées » les pieds infectés par le GFLV mais exprimant peu de symptômes sont recherchés. Pour cela, des traits phénotypiques qualitatifs, comme la panachure, et quantitatifs, comme la capacité de production de chaque pied, sont collectés. Le virome – ensemble des génomes viraux d’un échantillon – de chaque vigne est analysé par HTS et le GFLV est recherché en particulier.

Les pieds sont ensuite séparés en trois catégories :

  • (A) les vignes ne montrant pas de symptômes et non infectées par le GFLV,
  • (B) les vignes infectées par le GFLV mais ne montrant que de faibles symptômes, dont les variants atténués seront sélectionnés
  • et (C) les vignes infectées par le GFLV montrant de forts symptômes, pour lesquelles les variants hyper-agressifs sont exclus de la suite de l’étude.

Après 3 ans, les premiers résultats sur 21 pieds suivis indiquent une bonne stabilité dans l’expression des symptômes d’une année à l’autre. Les variants peu symptomatiques semblent particulièrement intéressants du fait d’une perte de récolte bien moindre que celle observée avec les variants provoquant de forts symptômes. 
 

Les résultats de ces essais sont détaillés dans la fiche technique.