Charentes-Cognac : Un engagement déterminé dans la lutte contre les dépérissements
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Le contexte économique porteur du bassin Charentes-Cognac, mais aussi notre vision d’avenir ambitieuse pour le développement de la filière Cognac, place aujourd’hui la question de la productivité du vignoble au cœur des préoccupations de notre profession.
La lutte contre les dépérissements du vignoble, quelle que soit leur nature, est bien entendu un élément central de notre stratégie, dans le but de permettre l’approvisionnement durable des marchés du Cognac.
Ainsi, force est de constater aujourd’hui, qu’après une longue période de croissance soutenue, l’évolution du rendement de notre vignoble connaît depuis une quinzaine d’années un tassement, voire une tendance à la baisse.
Celle-ci est imputable pour une part importante à l’emprise des maladies du bois (eutypiose, esca), qui, depuis une trentaine d’années constituent une préoccupation constante pour le vignoble de Cognac, en raison notamment de la sensibilité particulière de l’Ugni blanc. Il convient de rappeler sur ce point qu’aucune méthode curative ne peut aujourd’hui être mise en œuvre pour lutter contre ce fléau.
Des efforts importants d’entreplantation et de renouvellement du vignoble ont été déployés ces dernières années par les viticulteurs, comme en témoigne la production du Centre de Prémultiplication de l’Interprofession, qui a été multipliée par 4 depuis 2012 et alimente l’activité soutenue des pépiniéristes charentais, ou encore la mise en place d’un plan collectif de restructuration du vignoble porté par notre syndicat viticole.
Des travaux de recherche se poursuivent également. Les programmes sur les cépages résistants au mildiou et à l’oïdium ont été complétés par une recherche sur la tolérance des cépages à l’Eutypiose, qui fait l’objet d’une thèse au CNRS de Poitiers, financée par l’Interprofession (voir l'article Avancée de la recherche de juillet). La Station Viticole élabore également un Outil d’Aide à la Décision destiné à aider les viticulteurs à raisonner leurs stratégies de gestion du parcellaire, dans une perspective d’optimisation de leur production.
La question des maladies du bois ne doit pas faire oublier la menace que constitue la Flavescence Dorée, pour laquelle la région s’est fortement mobilisée depuis plusieurs années dans une action collective dynamique, en partenariat avec l’administration, pour mettre en œuvre une prospection efficace et optimiser la lutte. Les viroses (court-noué, enroulement…) constituent également un facteur de dépérissement du vignoble souvent méconnu et sous-évalué. Sans mentionner les risques émergents illustrés notamment par les alertes récentes concernant entre autres la bactérie Xylella fastidiosa (maladie de Pierce).
Le vignoble de Cognac est donc engagé dans tous les aspects du Plan National Dépérissement du Vignoble, auquel la Station Viticole du BNIC a fortement contribué depuis deux années.
Il n’y aura pas de solution miraculeuse. Il s’agit d’une ambition qui s’inscrit dans la durée, nécessitant l’implication de toutes les parties-prenantes de la viticulture, la recherche, le développement, la formation, la pépinière, les pouvoirs publics et les collectivités locales, ainsi que l’ensemble des partenaires techniques et financiers de la filière.
Toute action allant dans le sens de cette lutte contre les dépérissements du vignoble s’inscrit dans ce plan national. N’hésitez pas dans ce cadre à partager vos contributions et vos questions.
Le Président du BNIC, Jean-Bernard de Larquier
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- Fiche techniqueAjouté le 24/02/2017