Nous avons tous déjà constaté des vignes restant vertes, dans un rond de court-noué. Et si ces vignes étaient prémunies (c'est-à-dire vaccinées) car elles n'expriment pas les symptômes alors qu'elles sont dans une zone contaminée. Les chercheurs de l'Inrae Colmar explorent cette piste de recherche depuis 4 ans. Les premiers résultats, présentés sous forme de fiche technique, sont prometteurs.

Il est désormais acquis qu'au vignoble, chaque cep de vigne possède un virome unique. De plus, les chercheurs ont découvert que Xiphinema index, nématode vecteur de la maladie du court-noué est un réservoir de la diversité génétique de GFLV. Et enfin, il est désormais possible de sélectionner des variants de GFLV hypo-agressifs.

Les résultats montrent que la stratégie basée sur la sélection de différents variants adaptés au terroir semble judicieuse pour obtenir rapidement une protection efficace. Pour obtenir des vignes prémunies adaptées à l’ensemble des terroirs, il sera nécessaire de poursuivre les efforts de recherche pour comprendre et maitriser les paramètres impliqués dans l’activation efficace des mécanismes à l'origine de l'exclusion des virus induisant les formes sévères du court-noué. Cette stratégie qui pourrait s'apparenter à du biocontrôle est prometteuse.

Le chemin vers un "vaccin contre le court-noué" pour les vignes est encore long, mais il est prometteur. Dans un webinaire d'une heure, Olivier Lemaire a présenté les résultats de ces recherches sur le court-noué. Il répondait aux questions de Guillaume Morvan, conseiller à la chambre d'agriculture de l'Yonne.