Olivier Zékri, le rôle des pépiniéristes dans la gestion des dépérissements

Olivier Zékri, le rôle des pépiniéristes dans la gestion des dépérissements
22 mai 2017

Olivier Zékri, le rôle des pépiniéristes dans la gestion des dépérissements

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Olivier Zékri, responsable Innovation et Process Pépinières Mercier, a répondu à nos questions sur le rôle des pépiniéristes dans la gestion des dépérissements. Voici sa réponse : 

"Les pépiniéristes accompagnent depuis toujours les viticulteurs dans les mutations et les choix à conduire. De plus, les règles de propagation de matériel végétal étant très encadrées, notre rôle ne serait être en dehors du cadre dicté par les organismes de contrôle.

Aujourd’hui, il est proposé sur le marché 2 catégories de plantes, les plantes « certifiés » libres des virus du court-noué et des enroulement 1 et 3, ou les plantes « standards » qui ne bénéficient pas du même niveau de contrôle. Il y a aussi un dispositif spécifique au contrôle de la Flavescence Dorée qui permet de ne diffuser dans les zones indemnes de FD, que des plants venant de zones hors flavescence ou ayant subit un traitement a l’eau chaude.  

Concernant les dépérissements liés au champignons associés aux maladies du bois, il n’y a aujourd’hui aucune règle. Notre rôle est en premier lieu de faire évoluer nos pratiques de production. Il existe en effet bien des moyens, simples, de supprimer des sources potentielles de contamination (par exemple en supprimant l’utilisation de bois – caisses, sciures – en contact avec nos plantes). Et de mettre en œuvre des pratiques vertueuses de désinfection et des approches de renforcement de nos plantes par l’aide de biostimulants ou de biocontrôles.

Notre rôle est aussi d’accompagner, toujours plus, nos viticulteurs dans l’avant et l’après plantation. L’avant est primordial, notamment dans la préparation des sols avant plantation, mais aussi dans la prise de commande, il est d’ailleurs possible de retrouver ces conseils dans les « 12 règles d’or de la plantation » qu’a édité la FFPV en novembre dernier. Le suivi des plantiers dans les premières années avec notamment la taille de formation est un autre point essentiel qui joue un rôle important sur l’avenir d’une parcelle. On observe des disparités importantes en fonction des pratiques de conduite du vignoble dans les premières années. Le maître mot étant « la patience ». En effet, il est préférable d’attendre une année de plus l’entrée en production d’une parcelle lorsque cela semble nécessaire. A nous, pépiniéristes, de le faire comprendre aux viticulteurs.

Enfin, notre métier est de multiplier des variétés, des clones, des porte-greffes… Demain, nous aurons un rôle à jouer en proposant une nouvelle génétique, peut-être mieux adaptée au changement climatique. Nous devrons alors accompagner les viticulteurs dans des essais de nouvelles variétés, nouveaux clones, nouveaux porte-greffe, pouvant même aller jusqu’à des Vitis résistants aux champignons. Dès cette année, par exemple, nous aurons accès à la première génération des hybrides du programme ResDur de l’INRA, et aussi très bientôt à quelques variétés résistantes suisses et allemandes autorisées dans certains bassins de production. Les pépiniéristes doivent être en première ligne pour d’abord multiplier, puis proposer et enfin conseiller nos viticulteurs.

Nous allons sûrement être confrontés à la problématique suivante : pour faire face aux nouveaux défis, notamment celui du dépérissement, il va falloir proposer à la viticulture une multitude de nouvelles variétés génétiques et pouvoir répondre à une demande accrue de matériel végétal . Aujourd’hui la sélection du matériel végétal puis la multiplication du matériel initial demeurent centralisées. Il va donc devenir nécessaire de diversifier et de réfléchir aux processus de sélection pour faire face à une demande accrue de plants dans les prochaines années. La pépinière a un rôle à jouer comme elle l'a déjà fait en participant à l'effort public pour la sélection et la multiplication du matériel initial avec les établissement de pré-multiplication."

 

Retrouver une autre interview d'Olivier Zékri ici

 

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