Des essais menés dans le cadre du projet Origine ont permis d'obtenir de nouveaux résultats intéressants, notamment pour les pépiniéristes.

Les conditions de stockage des bois doivent préserver l'humidité des plants afin de favoriser le taux de reprise au greffage

Un essai mené par l'IFV a permis de comparer différentes conditions de stockage des bois entre les phases de prélèvement des bois et de greffage. Les bois ont ainsi été conservés soit en extérieur, soit en frigo et stockés en vrac ou dans des sacs microperforés ou encore dans des sacs en toile de jute. La teneur des bois en eau a été suivie pendant les quatre mois de conservation et le taux de reprise au greffage a été mesuré. Les plants conservés en sac microperforé ont gardé un taux d'humidité de plus de 45%, alors que ceux conservés sans sac ont présenté des teneurs en humidité en deça de 35% avant le greffage. Après un trempage de 15 heures dans l'eau, tous les plants ont retrouvé un taux d'humidité de 45% dans toutes les modalités. Les plants ont ensuite été greffés. Tous ceux qui ont subi un desséchement (avec un taux d'humidité inférieur à 35%) ont un taux de reprise quasi nul, même après une phase de réhydratation.

Pour préserver la qualité des plants, il convient donc d'éviter le stockage en extérieur, même de courte durée, et de préférer l'usage des sacs micro-perforés pour une conservation optimale des bois.

La qualité du greffage peut être mesurée par la présence de marqueurs moléculaires de réussite.

Un travail de thèse mené par Grégoire Loupit à l'ISVV a permis de mesurer les teneurs  de 72 métabolites, de plusieurs assemblages porte-greffes et greffons, un mois après le greffage.  Certains des métabolites analysés sont systématiquement retrouvés dans les assemblages porte-greffes / greffon qui ont un bon taux de reprise (comme par exemple l'assemblage Merlot sur SO4). Ces résultats méritent encore d'être précisés, mais il semble que certains métabolites pourraient constituer un marqueur prédictif de compatibilité et pourquoi pas de greffage réussi. En effet, deux antioxydants semblent être particulièrement intéressants.

L'irrigation dans les plantiers est importante

Un autre essai mené à l'ISVV a permis de comparer des plants plantés soit avec des racines courtes (1-2 cm) soit avec des racines longues (10-20 cm) avec des conditions d'irrigation et de fertilisation différentes. Des plants issus des différentes modalités ont été arrachés tous les 6 mois pendant les deux premières années après la plantation.

Les chercheurs ont alors observé qu'en situation de confort hydrique, les plants à racines longues sont favorisés produisant plus de matière sèche. En revanche, encas de stress hydrique, les plants avec des racines longues ne présentent pas plus d'avantages et ont tendance à souffrir plus. Cet essai démontre bien la nécessité de bien irriguer les plantiers afin de permettre un développement harmonieux de la plantation.

Les résultats acquis sur le programme Origine et notamment sur l'amélioration de la qualité des plants de vigne feront l'objet d'un webinaire le 25 mai 2021 de 18h à 19h.

_{Crédits photo : copyright M. Donnart, JP Goutouly, Inrae}