Fiche technique
Recépage : essai de conduite à double tronc
L’établissement de pieds à deux troncs vise à faciliter un futur recépage alterné de chaque tronc sans perte de récolte les années de recépage. Dans la région de Cognac, deux parcelles servent à comparer des rangs de pieds établis à deux troncs à des rangs de pieds établis de manière traditionnelle. Les deux parcelles plantées en 2012 sont en quatrième feuille en 2015.
Plusieurs séries de mesures sont réalisées : la première consiste à chiffrer l’avancement de l’établissement des ceps. Sur le premier site, quasiment tous les pieds de référence sont établis, et seulement 86% sont établis à deux troncs : ces pieds n’avaient pas suffisamment de brins en deuxième feuille pour pouvoir former deux troncs. Le choix a été fait de les conserver tels quels. Au second domaine en revanche, seulement 2/3 des ceps de référence sont établis contre 83% des ceps en double tronc. Il s’avère plus facile sur le double tronc de trouver les lattes formant les bras, que sur un simple tronc où seulement trois yeux situés à la bonne hauteur peuvent fournir les deux lattes, alors que sur chacun des deux troncs une seule latte est conservée.
Une deuxième notation porte sur la charge laissée à la taille et le taux de débourrement des pieds établis selon la modalité souhaitée. Dans les deux sites, la charge en nombre d’yeux est la même pour les deux modalités. Cependant le taux de débourrement est significativement inférieur pour les modalités en double tronc. Cette observation ne fait l’objet aujourd’hui d’aucune explication. Toutefois, la récolte rang par rang ne montre pas de différence nette de rendement, ni de composition des moûts.
La vigueur 2015, estimée par pesée des bois de taille début 2016, est également proche pour les deux modalités dans les deux sites. Un des objectifs de l’essai est d’apprécier les temps de travaux et les aspects pratiques de l’établissement à deux troncs. Après la troisième feuille où avaient été relevés des temps d’attachage et d’égourmandage plus longs pour les doubles troncs, les temps en quatrième feuille sont quasiment équivalents entre modalités, à l’exception de l’égourmandage des doubles troncs, signalé un peu plus long sur un des deux sites.
La synthèse des premières années de suivi montre que les temps de travaux sont un peu supérieurs pour les doubles troncs, surtout pour l’attachage en troisième feuille, et que la production et la vigueur globale des pieds ne sont pas affectées. Cette pratique semble donc assez facile à mettre en œuvre. L’avenir permettra de juger son intérêt dans la lutte contre les maladies du bois.